dimanche 14 octobre 2007

La prostitution.

Après quelque temps d'absence, j'ai décidé de reprendre ce blog là où je l'avais laissé et de ne pas le virer comme on trace un trait sur un passé auquel on a plus envie de penser.
Je ne serai jamais le plus assidu des blogueurs, mais je viendrai y' ajouter les réflexions qui me semblent dignes d'intérêt et sont liées à ma progression et aux fluctuations de ma perception du monde (un peu pompeux et nombriliste, mais on ne se refait pas radicalement par simple volonté...la nature de la volonté étant en partie déterminée par ce que notre évolution personnelle a fait de nous).

Alors voilà:A la mi-Aout j'ai trouvé un atelier à Schaerbeek...juste au bout de la rue d'Aarschot (rue de prostitution) et je passe donc dans cette rue pratiquement tous les jours, à vélo ou à pieds.
Voilà un comportement que ma psy aurait du me conseiller il y a bien longtemps.
Les prostituées, par leur seule présence et par le jeu des regards, des signes, des gestes, des appels m'apprennent quotidiennement à revoir et à changer le regard inquiet et incertain que je pose sur la peau des femmes.
Au début, je passais assez rapidement sur le trottoir d'en face, regardant le cirque de la rue dans son ensemble, comme pour essayer de me familiariser à l'endroit et éviter de me confronter au regard honteux que le désir animal de la chair refoulé par la culture(bioéthique) me poussait à lancer à ces femmes en sous-vêtements, parfois enfantines façon 'fifi brin d'acier' parfois dominatrices, armées de fouet, déguisées en infirmière, grosses, minces, vieilles, jeunes et tenant toujours leur rôle de composition à la perfection, car si il existe un théatre où tous les comédiens sont comédiennes et où tous les spectateurs sont des hommes attirés dans le jeu par le bout de leur queue à tête chercheuse,c'est bien cette rue....seule chose qui semble réelle dans cette rue est la pulsion qui nous y mène... je ne m'exclus pas du groupes des hommes radio-guidés.

Il m'a fallu un peu de temps avant de me familiariser à l'atmosphère du lieu, avant de rouler sur la rue et ensuite de passer, parfois à peid, sur le trottoir où se trouvent les vitrines....celui où, si vous vous tenez debout, les yeux tournés vers l'intérieur des habitations, vous vous retrouvez nez à lèvres avec le sexe athlétique d'une professionnelle virtuose...
Il m'a fallu un peu de temps pour oser regarder leur corps de bas en haut comme pour assumer le désir sexuel, l'affirmer, le revendiquer et surtout, accepter le regard que ces femmes posaient sur moi dans le même temps: accepter qu'elles me regardent les regarder, qu'elles me voient les désirer.....ça ressemble à l'aveu que finalement, moi non plus, je ne suis pas au-dessus de ça. Je ne suis qu'un homme et j'apprends seulement à l'assumer...sexuellement,veux-je dire...


Et je me familiarise peu à peu à la rue...la gène disparaît, les montées d'anxiété, les tremblements qui m'ont envahis les première foie que je passai au ras des vitrines disparaissent(Il me reste, pour apprendre à conjurer définitivement cette anxiété, à rentrer dans un bordel en étant parfaitement sobre, à répéter l'expérience et à en tirer des leçons t du plaisir jusqu'à ce que l'inquiétude ait définitivement disparu.....a suivre.) et j'accepte la duperie inhérente au jeu de séduction....je veux dire: quand des prostituées vous font signes tout au long de la rue, vous arrivez en bout de course avec un sourir narcissique et un début d'érection...bien sûr , elle ne font que leur boulot, bien sûr elle vous oublie dans la seconde qui suit, bien sûr vous n'y croyez pas.....et pourtant les signe vous imprègne jusqu'à vous rendre crédule sans y croire....c'est un paradoxe courant.

Le jeu de la séduction repose aussi là-dessus: personnes ne connaît les intentions réelles de l'autre, mais tout le monde à envie de croire aux signes qu'il/elle laisse passer(et même quand on connaît ses intentions on a envie d'y croire, parce qu'aussi:les nôtres ont plus de poids).....a moins d'être PS et de lui prêter des intentions malsaines....une femme qui assume sa sexualité sera toujours flattée par le désir que lui manifeste un homme, et 'demandeuse' si l'homme lui plaît et qu'elle est disponible (et parfois, même quand elle ne l'est pas, mais gaffe au coups de poings qui se perdent).

Ainsi, les intentions de chacun peuvent être ignorées facilement dans les premiers temps de la séduction, pour laisser s'exprimer le petit narcisse orgueilleux, avide de reconnaissance affective et sexuelle qui sommeille en chacun de nous....

C'était ma petite leçon du moment.

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