dimanche 16 décembre 2007

Pour une thérapie thermonucléaire.

Je suis atomisé, anéanti, détruit ou plutôt déconstruit....et pourtant heureux et soulagé. Je danse en pleurant, je pleure en riant. Je me sens bien et un peu plus vivant qu'avant cette relation.

C'était la fête d' Halloween quand j'ai rencontré C. Je ne sais par quel miracle j'avais réussi à coucher avec elle quelques jours plus tôt. L'alcool associé au caractère peut farouche de C. me semble être la seule explication. Je ne me souvient pratiquement de rien. La vodka, le vin et la bière ont dissout ma mémoire...
Un peu plus tard je lui écrivais un mail pour l'inviter à prendre un verre. La deuxième rencontre est agréable. Elle m'invite chez elle: début de l'histoire.

Tout se passe bien. Tout se passe merveilleusement bien. Etant toujours curieux et ouvert à toute nouvelle expérience menant à la découverte de soi et au dépassement de la peur, je réponds rapidement à ses attentes.
Quand elle mets ma mains dans ses cheveux, je les attrappe, je les tire....quand elle me glisse le foulard autours du cou, je sais qu'elle m'invite à m'en servir...et je m'en servirai. Je l'étranglerai en la prenant par derrière. Elle me dira qu'elle découvre cette sensation et que c'est merveilleux,que c'est une nouvelle drogue, qu'elle plane.....la note est donnée. La relation est parfaitement définie. Très rapidement je jouerai le rôle du maître et elle de l'esclave, mais c'est moi qui serai à son service.Le jeu consiste autant à éprouver mes propres limites que les siennes...notre complicité sexuelle évolue : je la fouette avec ma ceinture, je l'attache et un jour, je ne sais plus très bien comment, on décide d'essayer le bondage. C'est une première pour elle comme pour moi.

Et quelque chose d'encore indéfini grandit en moi. J 'apprends à m'affirmer. Je prends confiance. Je la fais jouïr. J'ai ce pouvoir, cette capacité.
Elle aime mon sexe. Elle me le dit, me le redit encore et encore. Elle est insatiable et je le suis aussi....elle veut toujours baiser et ma queue lui obéit au doigt et à l'oeil. Elle trouve que j'ai une grosse queue. Je mets du temps à jouïr. Je n'ai rien d'un précoce...je serais même plutôt tardif...bref: j'assure. C'est maintenant une réalité. Je le sais. Plus rien ne pourra m'en faire douter. J'avais tellement peur de décevoir. Je vivais tellement dans la peur de ne pas être à la hauteur des attentes de l'autre....

C'est fini. Elle me quitte. Je ne rentrerai pas dans les détails. Cette fille est aussi compliquée que moi....vraiment rien à m'envier de ce côté.

Alors c'est ça: c'est fini et jamais je ne me suis révélé. Jamais je ne lui ai vraiment dit ce que j'éprouvais pour elle. Toute cette relation n'aura été qu'un jeu de dupes. Je suis resté sur la réserve: toujours. Si elle me dit: "ce que tu aimes en moi, c'est de pouvoir me donner la fessé*sourire*".
Je réponds: "oui, d'ailleurs si tu pars, je la donnerai à mon pote." ....et tout cela n'est qu'une fuite par l'ironie....pour ne pas avoir à dire ce que je ressens vraiment....bien sûr que non, ce n'est pas ça. Bien sûr que l'ancre est fixée en haute mer, là où le fond n'est que pénombre....

Hier matin, je me réveille à ses côtés. On discute. On essaie de définir une fois de plus les problèmes qui nous séparent. Je me sens lâche...je sais que c'est fini.....alors quoi...je vais m'éclipser sans jamais lui avoir dit. Peur orgueilleuse d'avouer quand c'est trop tard. Peur d'être grotesque. Peur de ne pas être à la hauteur du sentiment que j'éprouve....C'est vraiment trop lourd. Il faut que je jette. ça m'obsède. Il faut que je lui dise avant de partir.....et d'une voix tremblante à peine perceptible j'y arrive enfin....
-C.............le problème...c'est que je suis amoureux..alors ne m'en veux pas si je t'évite..............même si ça ne doit rien changer, je voulais te le dire ouvertement pour pouvoir me regarder le miroir sans me dire que j'ai été lâche....
Elle se lève et va prendre un douche. Pendant ce temps, je fonds en larmes.
Je ne sais même pas si je pleure à cause de cette rupture ou si les larmes sont l'évacuation soudaine de ce que je retiens depuis toujours. Quand le barrage saute, l'eau peut enfin couler....la pression accumulée pendant autant d'années est trop grande pour pouvoir la retenir...

Le barrage vient de sauter....un des derniers verroux vient de voler en éclat....trop longtemps j'ai vécu avec cette peur d'aimer. Trop longtemps j'ai fuit. J'ai tenu les autres à distance. Trop longtemps j'ai fait semblant d'être fort et indifférent...

Aujourd'hui j'ai le sentiment d'assumer ce sentiment. C'est comme si je me réconciliais avec une partie de moi-même. Je me sens ouvert. Je n'ai plus rien à cacher. Je me sens grandi, soulagé...et malheureux. Bien sûr....n'est-ce pas ce que j'ai toujours fuit.
Mais la tristesse est jouïssive quand elle est appariée au sentiment de se révéler et de s'accepter vraiment....au sentiment de devenir enfin un homme.
Je porte cet amour orphelin en l'assumant pleinement.....j'aime.
Je suis capable d'aimer...et je sais maintenant que je n'aurai plus rien à cacher à personne. Les prochaines rencontres seront plus faciles. Je serai moins maladroit. Je n'ai plus peur de ce que je suis ou de ce qui risque de m'arriver. Je ne maintiendrai plus la distance....tout me semble plus facile maintenant. Je me sens capable de dire à une fille qu'elle me plaît sans avoir peur de souffrir, car je sais que cette souffrance est belle....et je n'ai plus à calculer notre relation en fonction de ce qu'elle va penser de moi.
J'aime une personne pour ce qu'elle est, et non en fonction de ce qu'elle risque de me faire.....
Et je n'aurai pas à éviter C. Je sais qu'elle peut maintenant devenir une amie. Il faudra du temps avant de faire le deuil de cet amour mais je n'ai plus peur de souffrir en la voyant.....

Je suis heureux et soulagé....... et un peu plus vivant qu'avant cette relation.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

tu ecris "vrai"...
continu!
(un gars du forum ps)

Anonyme a dit…

merci le "gars du forum".
j'ai hésité à virer ce blog, mais je crois que je vais le garder même si il doit prendre une autre direction et ne plus parler du tout de ps...bonne merde à toi.
Laurent.